Les revues franco-canadiennes
Les revues franco-canadiennes
Plusieurs projets de recherche menés par Lucie Hotte ou auxquels elle a participé ont porté en tout ou en partie sur les revues francophones en contexte minoritaire. Ces travaux ont permis de mieux comprendre les enjeux et les défis de publier des revues en français dans les communautés francophones en situation minoritaire.
Le projet Réseaux littéraires franco-canadiens a permis d’entrer dans une base de données les informations concernant les revues des communautés francophones en situation minoritaire.
À lire_:
- Lucie Hotte, Joël Beddows et Isabelle Kirouac Massicotte, «_Ottawa, capitale culturelle?_», dans Anne Gilbert, Linda Cardinal, Michel Bock, Lucie Hotte, François Charbonneau (dir.), Ottawa : lieu de vie français, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, 2017, p. 239-280.
- Lucie Hotte, «_Construire la mémoire d’une communauté : le cas de la francophonie ontarienne_», Port Acadie : revue interdisciplinaire en études acadiennes, no 30-31, automne 2016-printemps 2017 (paru au printemps 2019), p. 15-31.
Revues franco-ontariennes
La revue Atmosphères compte quatre numéros qui ont été publiés entre 1988 et 1990. Elle a été fondée au Collège universitaire de Hearst (Ontario) en 1988 par Robert Yergeau, directeur de la revue. Dès le second numéro, on annonçait que la revue serait biannuelle.
La présentation du premier numéro, que signe Robert Yergeau, définit le mandat que la revue s’est donné :
Revue multidisciplinaire, Atmosphères publie, avec Hearst : culture et société, son premier numéro. Modeste, cette nouvelle revue veut porter à l’attention du public lecteur les manifestations culturelles et sociales telles que les met de l’avant, les subit et les infléchit la communauté francophone du Nord-Est ontarien. Ni limitative ni restrictive, cette orientation nous permettra d’établir, au fil des numéros, quelques paramètres structuraux à l’intérieur desquels évoluent les acteurs (créateurs, intervenants culturels, politiques, etc.) qui animent le spectacle, tantôt bigarré, tantôt agité, de la société franco-ontarienne. (Yergeau, 1988, p. 5)
La revue est aussi définie comme étant «_éclectique_».
Dès le premier numéro, l’objectif de l’éditeur et directeur de la revue de créer un lieu de réflexion sur l’Ontario français est clair et le titre du premier dossier – «_Hearst : culture et société_» – le démontre bien. Ce mandat est encore plus précis dans le troisième numéro où, sur la fiche d’abonnement, un peut lire que la revue Atmosphères est une «_revue de réflexion et de création en Ontario français_». Si le premier numéro propose des articles portant sur différents aspects de la région de Hearst (au point de vue historique, culturel, social et politique), les deux numéros suivants proposent tous deux à la fois des textes de réflexion et des textes de création. Ainsi, le second numéro, portant sur le thème de la «_Littérature franco-ontarienne : poésies, nouvelles, réflexions_», illustre bien cet objectif puisqu’il réunit sept collaborateurs et collaboratrices qui proposent des textes de création et dont cinq d’entre eux ajoutent un texte de réflexion «_sur la situation actuelle de la littérature franco-ontarienne_» (Yergeau, 1989 a, p. 5). Dans le numéro suivant, «_Critique et littérature franco-ontarienne_», on retrouve aussi des textes critiques et des textes de création, mais la présentation de Robert Yergeau souligne la difficulté qu’a posé ce numéro qui «_devait porter exclusivement sur le phénomène de la critique eu égard à la littérature franco-ontarienne_» (1989 b, p. 5) en notant que si plusieurs textes lui avaient été promis, il n’en avait finalement reçu que deux, ce qui lui permet de souligner que justement «_Atmosphères entend porter un intérêt soutenu à la critique comme pratique signifiante dans l’espace culturel franco-ontarien._» Ce numéro témoigne aussi des tensions au sein de l’institution puisqu’il inclut une «_mise au point_», en réponse à l’une des réflexions publiées dans le numéro précédent, au sujet de l’identité franco-ontarienne. Enfin, le quatrième et dernier numéro de la revue rassemble des textes d’étudiants et d’étudiantes de maîtrise et doctorat de l’Université d’Ottawa et aucune de ces études ne portent sur la littérature franco-ontarienne, ce que souligne l’éditeur et directeur de la revue, ajoutant qu’il s’agit là d’un «_bel exemple de prétérition_» (Yergeau, 1990, p. 4).
Références
YERGEAU, Robert (1988). «_Présentation_», Atmosphères, n° 1, p. 5-6.
YERGEAU, Robert (1989 a). «_Présentation_», Atmosphères, n° 2, p. 5.
YERGEAU, Robert (1989 b). «_Présentation_», Atmosphères, n° 3, p. 5-6.
YERGEAU, Robert (1990). «_Présentation_», Atmosphères, n° 4, p. 4.
La Revue du Nouvel-Ontario (RNO) a été fondée en 1978 par l’Institut franco-ontarien, créé deux ans auparavant «_dans le but de donner à ses membres un moyen de diffuser les connaissances et les recherches sur l’Ontario français_» (Dennie et Ribordy, 2003, p. 12). Les membres fondateurs de l’Institut franco-ontarien sont : Donald Dennie, Gaétan Gervais, Benoît Cazabon, Louis-Gabriel Bordeleau, Gilles Comtois et Roger Breton (IFO, 2021). L’IFO est l’éditeur des 43 numéros de la revue publiés entre 1978 et 2018, sauf pour le second numéro (1979) qui a été publié en co-édition avec les Éditions Prise de parole. Le premier «_comité de publication_» de la revue est formé de Benoît Cazabon, linguiste et professeur au Département d’études françaises – qui était aussi le directeur de l’IFO – et de Gaétan Gervais, professeur au Département d’histoire. Le directeur était Donald Dennie, professeur au département de sociologie et d’ethnologie.
L’introduction du premier numéro, intitulée «_L’émergence de réalités nouvelles_», précise le mandat de la RNO en insistant sur sa volonté de «_refléter et [d’]analyser le présent de la plus importante minorité francophone hors Québec_», tout en restant ancré dans le passé puisque «_[c]e présent perpétue en grande partie le passé du fait français en Ontario mais témoigne de l’émergence de réalités nouvelles qui ont à peine commencé à s’intégrer à la représentation collective des Franco-Ontariens, représentation véhiculée par de nouveaux définisseurs, par une élite nouvelle_» (S. A., 1978, p. 5), soulignant également que c’est ce que le titre de la revue – le «_Nouvel-Ontario_» – veut refléter. De plus, si la revue veut se concentrer sur les Franco-Ontariens, elle souhaite aussi «_suivre et tenter d’analyser le contexte global dans lequel vivent les Franco-Ontariens en particulier et les minorités francophones hors Québec en général._» (S. A., 1978, p. 6-7) La RNO remplit donc l’un des objectifs de l’IFO en contribuant à la diffusion des résultats de le recherche scientifique portant sur l’Ontario français.
Dès sa fondation, la RNO propose de publier un numéro par année, un rythme qu’elle arrive à maintenir généralement. Les numéros sont thématiques jusqu’aux numéros 13-14 (1991-1992). Dans ce numéro, Donald Dennie signe un texte qui définit «_[u]ne nouvelle orientation_» pour la revue qui, pour refléter le dynamisme et les changements dans le domaine de la recherche sur la francophonie ontarienne, veut accueillir «_un plus grand nombre de chercheurs et d’auteurs_» et qui, pour ce faire, laisse tomber la formule thématique. Cette nouvelle orientation est marquée par un changement de la maquette de la page couverture de la revue. La formule du numéro thématique reviendra cependant quelquefois au cours des années qui vont suivre.
La structure du comité de rédaction a été relativement constante avec un directeur ou un rédacteur en chef, appuyé par un comité de publication ou un comité de rédaction dont le nombre de membres a oscillé entre 2 (pour le premier numéro) et 7. À partir du n° 7 (1985), un «_comité arbitral_», devenu un «_comité de lecture_» (numéros 13-14) puis un «_comité consultatif_» (numéros 15 à 24) de près d’une vingtaine de membres provenant de différentes universités ou instituts de recherche du Canada, complète la structure éditoriale. Les rubriques de la revue restent aussi assez constantes avec une présentation, une introduction ou un avant-propos suivi d’articles qui peuvent prendre la forme d’études, d’analyses critiques ou de chroniques. Certains numéros incluent des témoignages et presque tous incluent des comptes rendus qui portent sur des ouvrages en lien avec l’Ontario français. La revue a bénéficié de subventions du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada de 1987 à 1990 (numéros 9 à 12) puis de 1996 à 2001 (numéros 20 à 26).La RNO a souligné les 20 et les 25 ans de l’IFO par des numéros spéciaux et le n° 43 (2018) soulignait ses propres 40 ans.
Références
DENNIE, Donald et Annette RIBORDY (2003). «_Les vingt-cinq ans de l’Institut_», Revue du Nouvel-Ontario, n° 25, p. 9-46.
INSTITUT FRANCO-ONTARIEN [IFO] (2021). «_Au sujet de l’IFO_», Institut franco-ontarien, [En ligne]. [http://institutfranco-ontarien.ca/nous/] (Consulté le 21 octobre 2021).
S. A. (1978). «–L’émergence de réalités nouvelles–», Revue du Nouvel-Ontario, n° 1, p. 5-10.
Les Cahiers Charlevoix sont composés d’articles universitaires qui témoignent des recherches des membres de la Société Charlevoix, fondée à Sudbury le 20 janvier 1992 par Fernand Dorais (Département d’études françaises et de traduction, Université Laurentienne), Gaétan Gervais (Département d’histoire, Université Laurentienne) et Jean-Pierre Pichette (Département de folklore et ethnologie, Université de Sudbury). La Société Charlevoix, ainsi nommée d’après le père jésuite Pierre-François-Xavier Charlevoix (1682-1761), s’est donné comme mandat de contribuer « à l’avancement des études sur l’Ontario français[1] ». La publication porte d’ailleurs comme sous-titre : Études franco-ontariennes. Trois membres se sont joints aux fondateurs peu après : René Dionne (Département de lettres françaises, Université d’Ottawa), de même que le sociologue Roger Bernard (Faculté d’éducation, Université d’Ottawa), ainsi que Fernand Ouellet (Département d’histoire, Université York). Les six premiers membres représentaient ainsi les « trois grandes régions universitaires de l’Ontario », comme le souhaitaient les membres fondateurs de la Société.
Le premier numéro de la revue paraît en 1995 aux Éditions Prise de parole. Le rythme de publication est d’environ un numéro tous les 16 mois, jusqu’au septième numéro. À partir du huitième numéro, les Cahiers paraissent tous les deux ans et sont désormais publiés par les Presses de l’Université d’Ottawa.
Les Cahiers Charlevoix n’ont pas de comité de rédaction : les articles proviennent des membres de la Société, qui ne peuvent pas être plus de dix. Cette structure est calquée sur la Société des Dix, regroupement de chercheurs québécois. Jean-Pierre Pichette assume néanmoins le rôle d’éditeur et de rédacteur en chef, selon les informations éditoriales.
Au cours des ans, les personnes suivantes ont été membres de la Société Charlevoix et ont contribué aux Cahiers Charlevoix : Gaétan Gervais (1992-2018, cofondateur), Jean-Pierre Pichette (1992, cofondateur), Fernand Dorais (1992-1997, cofondateur), René Dionne (1992-1999), Fernand Ouellet (1993-2003), Roger Bernard (1993-2000), Michel Gaulin (1998-2012), Yves Frenette (2001- ), Michel Bock (2005- ), Simon Laflamme (2002- ), France Martineau (2006-2014), Raymond Mougeon (2004-2014), Marcel Bénéteau (2014- ), Julie Boissonneault (2016- ), Ali Reguigui (2016- ).
Certains sont devenus des membres émérites : Fernand Dorais (1998), René Dionne (1999), Roger Bernard (2000, à titre posthume), Fernand Ouellet (2003), Michel Gaulin (2012) et Gaétan Gervais (2018).
Les Cahiers Charlevoix se sont peu intéressés à la littérature; seules six études ont été recensées dans les 13 numéros parus entre 1995 et 2020. Comme le sous-titre de la revue l’indique, le champ d’intérêt de cette publication est l’Ontario français.
[1] Jean-Pierre Pichette, « Avant-propos », Cahiers Charlevoix 1, Sudbury, Prise de parole, 1995, p. 5.
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
Francophonies d’Amérique a été fondée en 1991 en tant que publication du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa à l’initiative du professeur Jules Tessier qui en sera le premier directeur. La revue est publiée à raison de un numéro par année jusqu’en 2001. Sous la direction de Paul Dubé, la revue passe à deux numéros par an et inclut « la publication des actes du colloque multidisciplinaire du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne au Congrès annuel de l’ACFAS[1] ». Entre l’automne 2014 et le printemps 2019, au moment où la parution de la revue accuse un important retard, la revue publie des numéros doubles.
Ce projet de publication universitaire est rendu possible grâce à un partenariat, tant du point de vue des ressources humaines que des ressources financières, entre l’Université d’Ottawa, l’Université Laurentienne de Sudbury, l’Université de Moncton, l’Université de l’Alberta à Edmonton et l’Université de Lethbridge[2]. Au fil des ans, ces partenariats ont parfois changé et se sont diversifiés en incluant des centres de recherche. Les Presses de l’Université d’Ottawa co-éditent la revue avec le Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF).
Le titre du premier numéro, « Un lieu de rencontre pour les universitaires du continent » résume le mandat que se donne la revue dès sa fondation. Dans sa présentation du numéro, le directeur Jules Tessier explique que cette publication « vient combler une lacune »[3]. Cette revue, destinée aux « universitaires qui œuvrent en milieu minoritaire francophone nord-américain ou qui s’intéressent aux isolats de langue française » se veut donc un « lieu de rencontre pour mettre en commun le résultat des études et des travaux portant sur différents aspects de la vie française à l’extérieur du Québec envisagée à partir des perspectives multiples offertes par les disciplines groupées sous la double appellation des sciences humaines et sociales[4] ». Francophonies d’Amérique se donne aussi pour objectif de « relayer l’information concernant les projets de recherche et d’édition, sans négliger les nouvelles parutions et les événements liés à la vie universitaire[5] ». Elle vise aussi « à favoriser un véritable dialogue avec le Québec, fondé sur un authentique partenariat[6] », dans un souci de redéfinir « [l]es relations entre les isolats francophones et le Québec[7] ».
Paul Dubé (Université de l’Alberta) reconduit ce mandat lorsqu’il prend la direction de Francophonies d’Amérique en 2001[8]. En 2009, François Paré (Université de Waterloo) élargit le mandat et souhaite que la revue « rende compte désormais de l’ensemble des espaces francophones en Amérique du Nord[9] », un changement intégré à la politique éditoriale qui permet d’inclure « des études sur les cultures d’Haïti, de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Pierre-et-Miquelon et des États-Unis[10] ». En 2015, Peter Dorrington (Université de Saint-Boniface) et Yves Frenette (Université de Saint-Boniface) identifient deux importants défis à relever pour la revue, soit rattraper le retard dans la publication et surtout celui du passage au numérique. Ils insistent sur leur souci « de diffuser les meilleurs travaux portant sur les différentes aires francophones du continent, et ce, dans toutes les disciplines des sciences humaines. La direction doit donc assurer le caractère pluridisciplinaire de la revue ainsi que la couverture des États-Unis et des Antilles, ce qui a toujours été difficile à faire[11]. » En 2017, pour souligner le 25e anniversaire de la fondation de Francophonies d’Amérique, le conseil d’administration a commandé à Martin Normand un rapport sur l’évolution de la revue[12]. Ce dernier conclut que la revue a permis de « sortir les francophonies nord-américaines et ceux qui les étudient de leur isolement » et « a aussi participé à la légitimation des études sur les francophonies nord-américaines tout en étant le reflet de certains défis qui sont propres à ce champ d’études[13] ». L’année suivante Rémi Léger (Université Simon Fraser), lorsqu’il prend la direction de la revue, souhaite que la revue « publie les travaux de recherche les plus ambitieux et les plus novateurs sur les francophonies du Canada et des Amériques. Elle doit être une revue d’excellence, qui donne voix à des études originales, des idées nouvelles, des approches inédites et des réflexions qui inspirent et parfois dérangent[14]. » Selon lui, « Francophonies d’Amérique doit habiliter les chercheurs à intervenir dans les débats intellectuels et sociétaux de l’heure[15]. »
La structure éditoriale de Francophonies d’Amérique n’a pas changé depuis sa fondation. Dès le premier numéro, elle comprend un Conseil d’administration et un Comité de lecture qui ont tous deux des représentants de chacune des universités partenaires du projet. Du premier numéro jusqu’au no 32 (automne 2011), le Conseil d’administration est formé de quatre ou cinq membres. Le nombre de membres augmente au no 33 (printemps 2012) sous la direction de François Paré jusqu’à onze, témoignant d’un souci d’une meilleure représentation des différentes francophonies au sein du conseil. Il reste ensuite stable à huit ou neuf membres. Par ailleurs, du premier numéro jusqu’au no 28 (automne 2009), le comité de lecture, qui devient le comité éditorial au no 25 (printemps 2008) sous la direction de Marie-Linda Lord, est formé de cinq ou six membres, mais diminue à trois ou quatre entre les nos 22 et 29. Le nombre de membres augmente jusqu’à huit au no 29 (printemps 2010) sous la direction de François Paré, qui souhaite « mettre en place des modes de collaboration plus actifs avec les membres du comité de rédaction et avec l’ensemble des centres et instituts de recherche au Canada et ailleurs dans la francophonie[16]. » Il reste ensuite stable à huit membres jusqu’au no 35 (10 membres) puis à onze aux nos 42-43 (automne 2016 – printemps 2017) sous la direction de Rémi Léger.
L’organisation des rubriques dans la revue a évolué au cours des ans. Du premier numéro jusqu’au no 21 (printemps 2006)[17] les articles sont regroupés selon leur région, soit Ontario, Acadie, Ouest et États-Unis[18]. Par ailleurs, 14 des 17 premiers numéros incluent un « Portrait d’auteur », soit une entrevue complétée par des données biobibliographiques. La revue propose aussi des comptes rendus, de même qu’une rubrique pour répertorier les publications récentes et des thèses soutenues dans presque tous les numéros.
[1] Marie-Linda Lord, « Mot de la nouvelle directrice », Francophonies d’Amérique, 19, printemps 2019, p. 17.
[2] Voir Jules Tessier, « Un lieu de rencontre pour les universitaires du continent », Francophonies d’Amérique, n° 1, 1991, p. 4. En ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/fa/1991-n1-fa1807140/1004255ar.pdf Par ailleurs, il semble que les démarches auprès d’universités américaines pour être partenaires n’aient pas permis d’élargir le partenariat, « à cause de complications administratives insurmontables ». Ibid., p. 4.
[3] Ibid., p. 1.
[4] Ibid., p. 1.
[5] Ibid., p. 1.
[6] Ibid., p. 2.
[7] Ibid., p. 2.
[8] Voir Paul Dubé, « Présentation », Francophonies d’Amérique, no 11, 2001, p. 2.
[9] Ibid., p. 10.
[10] Ibid., p. 10.
[11] Peter Dorrington et Yves Frenette, « Présentation », Francophonies d’Amérique, nos 38-39, automne 2014-printemps 2015, p. 9.
[12] Martin Normand, « Francophonies d’Amérique, acteur important et témoin privilégié de l’évolution de l’étude des francophonies nord-américaines », nos 40-41, automne 2015-printemps 2016, p. 233-257. En ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/fa/2015-n40-41-fa03465/1043705ar.pdf
[13] Ibid., p. 233.
[14] Rémi Léger, « Présentation », Francophonies d’Amérique, nos 42-43, automne 2016-printemps 2017, p. 10.
[15] Ibid., p. 10.
[16] François Paré, « Présentation », Francophonies d’Amérique, 28, automne 2009, p. 10.
[17] C’est le choix de la directrice qui l’explique ainsi : « Cette revue constitue elle-même un espace francophone de diffusion du savoir savant sur les sociétés, les communautés et les minorités francophones de l’Amérique. C’est dans le respect de l’esprit du concept de l’espace qui remet en question la notion territoriale que nous esquivons dans le présent numéro le critère territorial pour déterminer l’ordre de présentation des textes. » (Marie-Linda Lord, « Présentation », Francophonies d’Amérique, no 21, printemps 2006, p. 9. En ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/fa/2006-n21-fa1813513/1005361ar.pdf
[18] Sauf le n° 8, « Se comparer pour se désenclaver » dont le thème allait justement dans le sens de faire éclater les frontières. Également, les numéros qui ont proposé des actes de colloque n’ont pas été organisés par région.
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
La revue LittéRéalité a été fondée en 1988 à l’Université York à Toronto[1]. La Faculté des arts de l’université, le Département de français (Keele Campus) de même que le Collège Glendon et l’Atkinson College y sont aussi associés, et la revue est publiée par LittéRéalité Publishing. Quarante numéros ont été publiés à raison de deux par années, du vol. I, no 1 au Printemps / Spring 1989 jusqu’au vol. XX, no 2 à l’automne / hiver 2008.
Dans l’éditorial du premier numéro, le co-rédacteur (co-editor) Peter E. McConkey (Université York) précise que la revue cherche « to provide a bilingual forum for critical and creative writing in French Literature » (p. 4). À l’origine, cette revue se définit donc comme bilingue et axée sur la littérature française. Dans le second numéro, le co-rédacteur Sergio Villani (Université York) signe un éditorial, en français, où il réitère et précise ce mandat qui consiste à « stimuler le discours intellectuel, établir des antennes de communication entre différentes universités, abattre la mentalité de “tour d’ivoire”, encourager l’esprit créateur, libérer l’élan critique » (p. 105). Dans son dernier éditorial (vol. XX, no 2, automne / hiver 2008), Villani résume le parcours de la revue : « Désignée “une revue d’écrits originaux et de critique”, bilingue, elle s’est affirmée peu à peu comme une voix libre, ouverte, multiple et autoritaire dans le domaine des lettres françaises et francophones. » (p. 5)
Dans les faits, très peu de textes seront publiés en anglais et si la littérature française constitue le corpus privilégié par la revue, on y trouve aussi des articles sur les littératures québécoise et franco-canadiennes, de même que sur des littératures francophones des Antilles et de l’Afrique. De plus, des numéros spéciaux ont été publiés sur la poésie québécoise contemporaine (vol. II, no 2, Automne / Fall 1990), la poésie contemporaine de l’Ontario français (vol. IV, no 1, Printemps / Spring 1992), la littérature acadienne (vol. V, no 2, Hiver / Winter 1993-1994) sous la direction du rédacteur invité Henri-Dominique Paratte, ainsi que sur la poésie contemporaine en France (vol. VI, no 2, Automne / Hiver 1994), la littérature des Antilles (vol. X, no 1, Printemps / Été 1998), la littérature du Maghreb (vol. XII, no 1, Printemps / Été 2000), le centenaire d’André Malraux (vol. XIII, no 2, Automne / Hiver 2001) ainsi que sur la poésie (vol. XVII, no 1, Printemps / Été 2005). À la fois revue de critique et revue littéraire comme l’énonce son slogan – « LittéRéalité …une revue d’écrits originaux et de critique » – LittéRéalilté propose dans tous les numéros des articles d’analyse de même que des textes de créations (poésie et nouvelles). Elle est aussi en partie illustrée par des photographies, des dessins ou des reproductions d’œuvres. À partir du vol. III, no 2 (Automne / Fall 1991), elle propose également des comptes rendus.
Conformément au mandat bilingue que la revue s’est donné, sa périodisation est indiquée de façon bilingue (Printemps / Spring) mais celle-ci change à partir du vol. VI, no 1 (printemps / été 1994), ce qui n’exclut pas des articles en anglais à l’occasion par la suite. Aussi, à l’exception du premier, tous les éditoriaux sont en français et ont été rédigés par Sergio Villani.
À la suite du numéro spécial portant sur les « Nouvelles voix de la littérature franco-ontarienne » (vol. IV, no 1, Printemps / Spring 1992), le rédacteur Villani signe un éditorial qui affirme un engagement de la revue envers « les voix littéraires franco-ontariennes et canadienne-françaises » (vol. IV, no 2, Automne / Fall 1992), en plus d’annoncer un numéro sur la littérature acadienne à paraître à l’hiver 1993-1994. Cependant, dans son éditorial sur « La littérature franco-ontarienne : État des lieux » (vol. XII, no 2, automne / hiver 2000), il dénonce plutôt la dépendance de la littérature franco-ontarienne envers les subventions qui contribuerait à l’effritement et à la mort de cette littérature (p. 8). Dans le numéro suivant (vol. XIII, no 1, printemps / été 2001), son éditorial « L’état des lieux de la littérature franco-ontarienne(2). Marginalité et ascendance historique » poursuit cette réflexion avec pessimisme. Enfin, dans son dernier éditorial (vol. XX, no 2, automne / hiver 2008), Sergio Villani fait un constat plutôt négatif de la situation de la littérature franco-ontarienne :
Dès le début, notre mission nous engageait à faire connaître la bourgeonnante littérature franco-ontarienne. Je l’ai fait avec vigueur et enthousiasme pendant les années 90. Puis vint le désenchantement et je déclarais cette littérature moribonde, un déclin inévitable que j’attribuais à trois forces destructrices : la médiocrité d’un grand nombre de textes publiés grâce [à] l’autofinancement des auteurs ou les subventions publiques; une critique débile, souvent partisane et incestueuse; et un lectorat presque inexistant. Veuille que je me sois trompé! (p. 5)
La structure éditoriale de la revue reste pratiquement la même pour tous les numéros, tout comme sa facture visuelle. Dès le premier numéro, la revue est co-dirigée par deux rédacteurs de l’Université York : Sergio Villani et Peter McConkey, soit un francophone et un anglophone, pour refléter le mandat bilingue de LittéRéalité. La revue a aussi un comité de consultatif de huit membres : Michael Bishop (Dalhousie University), Hédi Bouraoui (York University), Jacques Cotnam (York University), Ambroise Kom (Université de Yaoundé), Walter G. Langlois (University of Wyoming), James R. Lawler (University of Chicago), Paul Perron (University of Toronto), Roseann Runte (Collège Glendon, York University). Un neuvième membre s’ajoute dès le second numéro, soit Ralph Sarkonak (University of British Colombia). Ce comité restera le même tout au long de la vie de la revue. À partir du vol. VI, no 1 (Printemps / Été 1994), il n’y a qu’un seul rédacteur, appuyé par deux rédacteurs adjoints : Hédi Bouraoui (Université York), qui cumulera les fonctions de rédacteur adjoint-poésie et de membre du comité consultatif jusqu’au vol. VII, nos 1 – 2, ainsi que Louis Bélanger, Université du Nouveau-Brunswick à Saint-Jean à titre de rédacteur adjoint-comptes rendus (jusqu’au vol. XIII, no 2, puis au vol. XVI, no 2). À partir du vol VI, no 2, il y aura toujours au moins trois rédacteurs adjoints et les affectations seront abandonnées au vol. X, no 2. Peter McConkey y siégera (du vol. VII, no 2 au vol. X, no 1), de même que Gaétan Brulotte (University of South Florida, Tampa, du vol. IX, no 2 jusqu’au vol. XX no 2 ), Bernard Fournier (Paris, vol. XIV, v 1 jusqu’au vol. XX no 2), Rosemary Eberiel (Agnes Scott College, du vol. XIV, no 2 au vol. XVIII no 1) et Pierre Fandio (Université de Buca, Cameroun, vol. XX, no 1).
[1] On peut consulter tous les numéros de LittéRéalité qui sont archivés à l’adresse https://litte.journals.yorku.ca/index.php/litte/issue/archive (page consultée le 29 septembre 2022)
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
Le premier numéro de la Laurentian University Review / Revue de l’Université Laurentienne paraît en février 1968. Il est identifié comme étant la Laurentian University Review, vol. 1 / Revue de l’Université Laurentienne, fascicule 1, « Les Cahiers Laurentiens. Langues et littératures modernes ». La revue paraît d’abord à raison de trois numéros par année soit en février, en juin et en novembre, le premier volume de chaque année coïncidant avec celui du mois de juin, puis, en 1971, à partir du mois de novembre. En 1973, un numéro (vol. 5, no 2) propose « huit études par les professeurs du Département de français de l’Université Laurentienne » et marque la fin de la double identification du contenu de la revue (« Cahiers laurentiens » pour le volet francophone). Cette même année, la revue fera paraître 4 numéros. À partir du vol. 7, no 2 (février 1975), il n’y aura que deux numéros par année. La revue cesse de paraître en février 1987 après 47 numéros.
Quatre directeurs se sont succédé au comité de rédaction francophone et cinq directeurs se sont succédé au comité de rédaction anglophone. Alors que le comité de rédaction francophone a pu compter sur 23 membres différents au cours des ans, ce sont 15 membres qui ont fait partie du comité anglophone. La structure éditoriale de la revue incluait six correspondants. À partir du vol. 12, no 1 (novembre 1979), il n’y avait qu’un seul comité de rédaction / editorial board et des correspondants.
Le premier directeur de la revue était Léandre Page (Département de littérature française) et le comité de rédaction était formé de Michel Bideaux (Département de littérature française), Yves Lefier (Département des études classiques) et James de Finney (Département de littérature française). Le comité est complété par un correspondant, Alain Doppagne (Bruxelles) et un secrétaire de direction, Dominique Verheyen. Un message du recteur Stanley G. Mullins félicite « les fondateurs des CAHIERS LAURENTIENS[1] ». Pour la rédaction,
La REVUE DE L’UNIVERSITÉ LAURENTIENNE, dont « LES CAHIERS LAURENTIENS », revue de langues et littératures modernes, constituent le premier fascicule vise essentiellement à entretenir et à vulgariser un courant d’échanges entre tous ceux qui dans leur discipline propre, travaillent à la réalisation d’une nouvelle façon de penser et même de sentir à l’échelle de la communauté multinationale[2].
Plus précisément, le premier fascicule « tend en particulier à “promouvoir la vocation universelle de la langue et de la littérature française, patrimoine de la francophonie, dans un esprit de symbiose universelle” et à faire connaître tout ce qu’il y a de vrai et d’humain dans les autres culturels nationales[3] ». On indique également que dès le second numéro, la revue affirmera son caractère bilingue[4]. Aussi, dès le second numéro, la revue a une double direction et deux comités de rédactions. De plus, le comité de rédaction de la section francophone s’est élargi en incluant des représentants d’autres disciplines : André Donneur (Département de science politique), Guy André Bernard (Département de sociologie), Yvon Gauthier (Département de philosophie) et James F. Hendry (Département des langues vivantes). Fernand Dorais prend la direction des Cahiers laurentiens au vol. 3, no 2 (novembre 1970) et, dans un « Avis aux lecteurs »[5], il annonce que le prochain numéro « sera tout entier consacré à des études présentant la situation historique, sociale et culturelle de la population nord-ontarienne » et qu’elle sera en anglais; le numéro suivant (juin) sera assumé par « le Comité de rédaction, section française » et « porter[a] exclusivement sur les aspects fondamentaux de la vie française dans le Nord de l’Ontario ». Ce sera le vol. 3, no 4 ([juin 1971]) qui porte « sur le fait français du Nord de l’Ontario ». Le numéro n’inclut aucun article sur la littérature.
Le mandat de la revue change au vol. 5, no 4 (septembre 1973) alors que « LA REVUE DE L’UNIVERSITÉ LAURENTIENNE consacrera désormais son numéro de février à l’étude du biculturalisme sous ses différents aspects », puis à partir du vol. VI, no 2 (février 1974), la revue adopte ce qui restera son mandat jusqu’à la fin de sa publication :
LA REVUE DE L’UNIVERSITÉ LAURENTIENNE, qui paraîtra deux fois par année, fait appel à la collaboration de spécialistes de langue anglaise et de langue française. Tout en accueillant les articles dans les diverses disciplines – Humanités, Sciences sociales, Sciences pures – la revue réserve une place de choix aux études interdisciplinaires et aux études canadiennes.
À partir du vol. 5, no 2 (février 1973), « Littératures d’expression français : huit études par les professeurs du Département de Français de l’Université Laurentienne », le contenu de la revue est presque toujours centré sur un thème. Si certains numéros portent sur la littérature, il s’agit alors de littérature française ou de littérature québécoise. Par exemple, deux numéros proposent les actes du colloque de l’ALCQ soit le vol. 9, no 1 (novembre 1976), « Le roman engagé au Canada français / The social and political novel in English Canada » (sous la direction de René Dionne alors président de l’association) et le vol. 10, no 2 (février 1978) : « La poésie depuis 1950 / Poetry since 1950 » sous la direction d’André G. Bourassa et Lorraine McMullen. La revue inclut souvent des comptes rendus dont un seul porte sur la littérature franco-ontarienne[6]. Par ailleurs, une seule étude porte sur une œuvre franco-ontarienne[7] dans l’ensemble des analyses publiées par la revue.
[1] Stanley G. Mullins, « Message de Monsieur le Professeur Stanley G. Mullins, recteur de l’Université Laurentienne », Laurentian University Review / Revue de l’Université Laurentienne, fascicule 1, février 1968, p. 2.
[2] La rédaction, « Avant-propos », Laurentian University Review / Revue de l’Université Laurentienne, fascicule 1, février 1968, p. 4.
[3] Ibid.
[4] D’ailleurs, le mot de la rédaction apparaît aussi en anglais dans la revue.
[5] Fernand Dorais, « Avis aux lecteurs », Laurentian University Review / Revue de l’Université Laurentienne, vol. 3, n° 2, novembre 1970, p. 4.
[6] Il s’agit du compte rendu de Georges Bélanger et Claude Renaud, « Éthier-Blais : Mater Europa », vol. 1, no 2, novembre 1968, p. 79.
[7] Il s’agit de l’analyse de Michel Liddle, « La violence : praxis ou aporie. Une étude de deux œuvres franco-ontariennes », vol. 16, no 1, novembre 1983, p. 25-38. L’analyse porte sur Éperdument de Marguerite Lapalme et Nuits blanches de Paul Karch.
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
Revues de l'Ouest canadien
Le Bulletin du CEFCO [1] a été publié par le Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest de février 1979 à juin 1988. Le premier bureau de direction est formé d’Annette Saint-Pierre (professeure de littérature canadienne-française au Collège de Saint-Boniface et directrice du CEFCO), d’Alexandre Amprimoz (professeur de littérature canadienne-française au St. John’s College), de Gabriel Bertrand (professeur de sociologie au Collège de Saint-Boniface), d’Hubert Mayes (professeur de français, Université de Winnipeg) et de Taïb Soufi (professeur de philosophie, Collège de Saint-Boniface). Ceux-ci formeront le premier comité de rédaction du Bulletin, dont Annette Saint-Pierre sera l’éditrice, et ce, du premier numéro en février 1979 jusqu’en février 1986. Hubert Balcaen (Université du Manitoba) lui a succédé, puis Raymond Théberge (Collège de Saint-Boniface) a pris la relève à partir de 1987. Alexandre Amprimoz a assuré la direction du Bulletin n° 3 et a été éditeur associé (bulletins nos 6 à 9 et n° 12).
Le Bulletin a été publié trois fois par année de février 1979 à juin 1988. La collection compte 28 numéros. Il s’agit d’abord et avant tout d’un outil pour informer les lecteurs des projets de recherche et des activités du Centre, par exemple les colloques du CEFCO, dont il publie d’ailleurs les programmes. Dès le troisième numéro, le Bulletin commence cependant à proposer des articles de fond. On peut aussi y lire de nombreux comptes rendus de publications (fiction et non fiction) en lien avec les littératures francophones de l’Ouest. La littérature occupe une grande place dans les bulletins, de même que l’histoire.
Le Bulletin du CEFCO a été remplacé par les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, une revue proposant des articles évalués par les pairs, publiés à partir de 1989.
[1] Les Bulletins du CEFCO peuvent être consultés à l’adresse : https://ustboniface.ca/cefco/bulletins
On peut consulter la table des matières à l’adresse : https://ustboniface.ca/file/documents—recherche/cefco/T-des-matieres-Bulletins-CEFCO.pdf
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
Depuis le printemps 1989, les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest sont la revue du Centre de recherche sur la francophone de l’Ouest canadien (CEFCO). Les Cahiers sont publiés par les Presses universitaires de Saint-Boniface depuis 1994. Cette revue a succédé au Bulletin du CEFCO, publié de février 1979 à juin 1988 (28 numéros)[1]. Pour celui qui était alors président du CEFCO, Richard R. Benoît, il s’agit d’une « transition importante […] reflet d’une maturité croissante, du souci d[u] Centre de toujours viser l’amélioration, l’excellence[2] ». Pour Lise Gaboury-Diallo (Université de Saint-Boniface), première rédactrice en chef des Cahiers, « [c]ette transformation » constitue « une marque de la continuité et de la longévité de la recherche dans l’Ouest franco-canadien[3] ». Elle précise également que la vocation des Cahiers reste la même que celle du Bulletin, soit « de publier en français des travaux (articles, nouvelles, essais, comptes rendus, notices bibliographiques) dans tous les domaines concernant l’Ouest canadien[4] ». Il s’agit donc d’une revue multidisciplinaire, bien que la littérature y occupe une très grande place, qui inclut un volet de création. Les Cahiers sont publiés à raison de deux numéros par année, parfois dans la même livraison.
La structure éditoriale comprend un rédacteur ou une rédactrice en chef ainsi qu’un comité de rédaction. Quelques numéros ont été dirigés par des rédactrices ou rédacteurs invités. Lise Gaboury-Diallo a été rédactrice en chef pour les cinq premiers numéros et André Fauchon, jusque-là membre du comité de rédaction, a pris la relève jusqu’en 2016. Léna Diamé Ndiaye lui a succédé et, depuis, les Cahiers ont toujours un rédacteur ou une rédactrice invitée et portent sur un thème particulier. Les Cahiers se sont aussi dotés d’un comité scientifique à partir du vol. 30 n° 1 (2018), distinct du bureau de direction du CEFCO.
Le premier numéro des Cahiers propose un dossier sur « Maurice Constantin-Weyer, lauréat du prix Goncourt 1928 ». Le cinquième a pour thème « Gabrielle Roy : voies nouvelles[5] », et le vol. 8 n° 1 (1996) est consacré aux « récits de voyage dans l’Ouest canadien ». Avec un premier rédacteur invité, le vol. 11 nos 1 et 2 (1999) propose un dossier sur l’écrivain Georges Bugnet. La perspective thématique s’élargit peu à peu pour proposer un numéro sur la question métisse (vol. 14 nos 1 et 2 [2002]) et englober plusieurs littératures avec le vol. 17 nos 1 et 2 (2005), « Regards sur les littératures francophones », avec comme rédacteur invité Jean Valenti (Université de Saint-Boniface). À partir de 2016, avec l’entrée en fonction d’un nouveau rédacteur en chef, les thèmes sont de plus en plus diversifiés. C’est d’ailleurs le mandat que se sont donné les Cahiers alors que « la revue […] entame une transition progressive vers une plus large couverture disciplinaire[6] ».
[1] Voir le site du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest à l’adresse https://ustboniface.ca/cefco/bulletins où on peut consulter les bulletins en version électronique.
[2] Richard R. Benoît, « Mot du président du CEFCO », Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, vol. 1 n° 1 et 2, printemps 1989, p. 7. En ligne :
https://ustboniface.ca/presses/file/documents—cahier-vol-1-no-1/c11president.pdf
[3] Lise Gaboury-Diallo, « Présentation de la rédactrice », Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, vol. 1 n° 1 et 2, printemps 1989, p. 9. En ligne : https://ustboniface.ca/presses/file/documents—cahier-vol-1-no-1/c11redactrice.pdf
[4] Ibid., p. 9.
[5] Deux autres numéros seront consacrés à Gabrielle Roy soit le vol. 8 n° 2 (1996) et le vol. 26 nos 1 et 2 (2014).
[6] Léna Diamé Ndiaye, « Note de la rédaction », Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, vol. 29 n° 1, 2017, p. v.7. En ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/cfco/2017-v29-n1-cfco03210/1041195ar.pdf.
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
Revues de l'Acadie
La revue Port Acadie a pour origine la Revue de l’Université Sainte-Anne, publiée entre 1977 et 1997 avec pour mandat de diffuser les travaux des professeurs de l’université.
Publiée par l’Université Sainte-Anne (Pointe-de-l’Église, N.-É.) depuis 2001, Port Acadie est une revue interdisciplinaire en études acadiennes. Andreas Buss en a été le premier rédacteur en chef (1977-1983). René LeBlanc a pris la relève (1984-1995), parfois avec Gérald Boudreau. En 1996, la Revue de l’Université Sainte-Anne a fait appel à deux rédacteurs invités, Maurice Lamothe et Neil Boucher, enfin, Ian Richmond en a été le dernier rédacteur en chef (1997). La revue a connu deux interruptions de publications, soit entre 1987 et 1991, puis entre 1991 et 1993. Après avoir cessé de publier en 1997, elle renaît sous le nom Port Acadie en 2001, sous la direction de Susan Knutson, professeure au Département des études anglaises, en collaboration avec Ian Richmond et André Muise[1]. À ce jour, la revue Port Acadie a été publiée sous la direction de Susan Knutson (2001-2004), Marc Lavoie (2004-2005), Maurice Lamothe (2005-2009), Jean-Pierre Pichette (2009-2011), James Crombie (2012-2014) et Pamela Maher (2015). Depuis 2016, la revue est co-dirigée par Clint Bruce et Marc Lavoie (2016-2017), puis par Clint Bruce et Susan Knutson (2020-). Les sept numéros publiés de 2001 à 2004, sont bilingues; à partir de l’automne 2005 la revue est seulement publiée en français. C’est aussi à partir des nos 8-9 que la revue se dote d’un comité de lecture qui change selon le thème du numéro. Outre un comité d’honneur formé de Jean-Jacques Jolois, René LeBlanc et Andreas Buss et le comité de rédaction, Port Acadie a un « comité de lecture » (ou « Editorial Advisory Board ») qui a peu changé au cours des ans sinon qu’il passe d’une vingtaine à sept membres au numéro 27 (printemps 2015). La revue n’a publié aucun numéro entre l’automne 2017 et l’automne 2020. À l’automne 2022, outre les co-directeurs, le comité de rédaction était formé de Jean-Pierre Pichette et Chantal White.
Le mandat de Port Acadie est énoncé comme suit sur le site de la revue :
Fondée en 2001, la revue Port Acadie veut fournir un contexte universitaire de recherche consacré aux études acadiennes. L’objectif premier de la revue est de stimuler les réflexions les plus diverses dans ce domaine en faisant connaître les travaux de chercheurs issus de toutes disciplines : histoire, linguistique, littérature, éducation, économie, anthropologie, archéologie, ethnologie, psychologie, sociologie et études culturelles. La revue est arbitrée et encourage les contributions de chercheurs tant au niveau national qu’international[2].
Au cours des ans, la revue a publié des numéros simples, doubles et même triples. Plusieurs numéros (14) consistent en la publication d’actes de colloque, dont un portant sur « L’édition critique et le développement du patrimoine littéraire en Acadie et dans les petites littératures » (nos 20-21 sous la direction de Denis Bourque, Université de Moncton), quatre numéros sont thématiques, alors que six numéros n’ont pas de thème particulier. Plusieurs numéros ont des rédacteurs invités et, à partir des nos 18-19 (automne 2010-printemps 2011), la revue inclut souvent des comptes rendus.
[1] Source : https://www.usainteanne.ca/contact/departement-des-etudes-anglaises/susan-knutson, page consultée le 27 septembre 2022.
[2] Source : https://www.usainteanne.ca/port-acadie, page consultée le 26 septembre 2022.
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC
Revue de l’Université de Moncton
En 1975, dans son historique de l’Université de Moncton publiée par le Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton, Clément Cormier retrace les origines de la revue de l’Université de Moncton[1]. Il signale qu’elle fait suite à la Revue économique, de l’École de commerce de l’Université Saint-Joseph, que Jean Cadieux, directeur de l’École de commerce, a lancée en 1963, « pour promouvoir l’éducation économique ». Un second numéro de la revue est publié en septembre 1963, soit trois mois après la création de l’Université de Moncton et Jean Cadieux est désigné comme étant « secrétaire de la rédaction ». Pendant cinq ans, la revue paraîtra à raison de deux numéros par an.
Dans le dixième numéro de la revue en octobre 1967, Jean Cadieux annonce qu’il s’agit du dernier numéro de la Revue économique qui sera remplacée « début 1968 par une Revue, à plus grand tirage, qui sera publiée sous la responsabilité du Service des Relations Extérieures de l’Université de Moncton[2] ». Ainsi, le premier numéro de La Revue de l’Université de Moncton paraît en mai 1968. Jean Cadieux en est le directeur et le comité de rédaction est formé de Ghislain Clermont, Georges François. Gustave Hennuy et Emmanuel Sajous. La revue a aussi un administrateur, Rhéal Bérubé. Le directeur précise l’orientation de la revue et en retrace les origines dans sa présentation du premier numéro :
Voici donc le premier numéro de La Revue de l’Université de Moncton. D’autres suivront, nous en sommes assurés. Mais ce que nous ne pouvons ni dire, ni prédire, c’est l’orientation que prendra la Revue. Elle sera ce que les professeurs de l’Université voudront qu’elle soit. Ce sont eux qui la rédigeront, qui feront connaître les résultats de leurs travaux de recherche, de leurs études, de leurs idées.
C’est à la demande de l’Association des professeurs que l’Université a créé la Revue. Le comité de rédaction a été nommé par l’association des professeurs; ce comité a suggéré le nom d’un directeur. L’Université a nommé un administrateur. Cette formule coopérative permettra de respecter l’autonomie de chacun des collaborateurs[3].
Dans le premier numéro de la seconde année (janvier 1969), Georges François signe un texte où il précise les objectifs de la revue, soit qu’il s’agit d’une « revue d’intérêt général qui puisse assurer la présence de l’Université dans notre milieu. Mais on souhaitait aussi une publication académique rassemblant des textes de bon niveau scientifique[4]. » Il prend la direction de la revue la même année, mais dès septembre 1970, la revue a une nouvelle structure avec la disparition du poste d’administrateur et un nouveau directeur, Serge J. Morin (1970-1975)[5]. Plusieurs directeurs puis rédacteurs en chefs se sont ensuite succédé. Le comité de rédaction s’élargit au fil des ans allant jusqu’à compter 16 membres en 2000 de façon à représenter le plus de disciplines possibles. La revue sera publiée à raison de deux numéros par année en 1968 et 1969 puis passera à trois numéros par année.
La Revue de l’Université de Moncton est une revue multidisciplinaire et la littérature n’y occupe pas une très grande place. Cependant, un numéro a été consacré à la poésie acadienne (5e année, no 1, janvier 1972). Dans son texte de présentation du numéro, Pierre-André Arcand (Département d’études françaises) précise que ce projet « est dû à l’initiative de trois étudiants de maîtrise[6] », soit Adrice Richard, Pierre Roy et Gérard Leblanc qui font partie du Cercle littéraire la Sagouine. Outre une anthologie de poèmes, le numéro propose une analyse d’Alain Masson, « Sur la production poétique au Nouveau-Brunswick ». La revue propose aussi un « Spécial Acadie 2055 » (vol. 6, no 2, mai 1973), dans lequel Pierre-André Arcand propose une brève analyse mais surtout dans lequel on a regroupé les textes de plusieurs poètes[7]. Le Département d’études françaises sera à l’origine de deux numéros proposant des dossiers « Si que… », le premier sur Antonine Mallet (vol. 7, no 2, mai 1974), le second (vol. 8, no 2, mai 1975) sur différentes œuvres et incluant des inédits d’Herménégilde Chiasson.
À partir de 1976, la revue change de nom pour Revue de l’Université de Moncton (sans l’article initial) et, avec une nouvelle équipe rédactionnelle, elle propose désormais des numéros s’articulant autour d’un dossier avec un « membre ad hoc » pour le diriger et ce, jusqu’en 1983. Le numéro proposant un dossier « littérature et linguistique » (vol. 11, no 2, mai 1978), sous la direction de Jean Daigle, inclut deux articles portant sur la littérature sous la rubrique « Notes de recherche », l’un de Marguerite Maillet et l’autre de Hans R. Runte. En 1988, deux numéros (vol. 21, no 1 et vol. 21, no 2) proposent un dossier « Arts et Lettres » avec au total trois articles portant sur la littérature acadienne. En 1994, dans la foulée du premier Congrès mondial acadien, la revue propose trois numéros, sur le thème « L’Acadie d’hier à demain », chacune proposant un dossier : « Arts et lettres », « Société » et « Droit ». Le numéro « Arts et lettres » (vol. 27, no 1, 1994) regroupe sept textes sur la littérature acadienne. Le vol. 30, no 1 (1997) est aussi entièrement consacré à la littérature acadienne alors que James de Finney est le rédacteur en chef. Ce numéro regroupe la conférence de François Paré de même que les articles de Raoul Boudreau et Anne Marie Robichaud, celui de Bertille Beaulieu découlant d’une présentation dans le cadre du colloque de l’APLAQA à Université de Moncton d’octobre 1994, ainsi qu’un texte d’Alain Masson présenté dans le cadre du Congrès mondial acadien de 1994. D’autre numéros vont inclure des articles sur des œuvres littéraires, par exemple le vol. 47, no 2 (2016) qui, sous le thème « Enjeux artistiques acadiens au début du xxie siècle : innovations esthétiques, défis institutionnels » et sous la direction de Clint Bruce (Université Sainte-Anne), Pénélope Cormier (Université de Moncton, campus d’Edmundston) et Benoit Doyon-Gosselin (Université de Moncton, campus de Moncton), propose des textes issus du colloque « L’Acadie dans tous ses défis » qui s’est tenu au campus d’Edmundston du 11 au 14 août 2014 dans le cadre du Congrès mondial acadien. Enfin, il faut souligner le vol. 38, no 1 (2007) entièrement consacré à l’œuvre de Gérald Leblanc.
En 2004 (vol. 35, no 1), dans son éditorial, le directeur de la revue Serge Jolicœur souligne que la revue s’est dotée de nouvelles structures alors qu’au comité éditorial s’est ajouté un Comité de financement et de promotion, ce qui se traduit entre autres par l’adhésion au consortium Érudit. Il indique également qu’une réflexion sur l’identité de la revue sera menée par le comité de rédaction[8]. La diversification des thèmes est déjà amorcée et les numéros subséquents démontrent que c’est la voie que la revue a choisi de suivre. En 2020 (vol. 51 n° 1), dans un avant-propos intitulé « La livraison 51, un volume de transition », Laurence Arrighi annonce quelques modifications au contenu de la revue qui accueillera davantage d’articles ne faisant pas partie des dossiers thématique et fera place à une forme de « note de lecture critique », un format plus long que le compte rendu critique.
[1] Clément Cormier, L’Université de Moncton : historique. Moncton, Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, 1975, p. 237-238.
[2] Jean Cadieux cité par Clément Cormier, op. cit., p. 238.
[3] Jean Cadieux, « Présentation », La revue de l’Université de Moncton, 1ère année, no 1, mai 1968, p. 2.
[4] Georges François, « Les objectifs de notre revue », La revue de l’Université de Moncton, 2e année, no 1, janvier 1969, p. 2.
[5] Pendant ce mandat de Serge J. Morin à la direction, Hugues Roy a occupé le poste de rédacteur en chef (1972-1975).
[6] Pierre-André Arcand, « Présentation », Revue de l’Université de Moncton, 5e année, no 1, janvier 1972, p. 2. Les trois étudiants signent une texte, « Une expérience d’animation poétique » où ils expliquent comment ils ont rassemblé les textes qui forment l’anthologie incluse dans le numéro : « Le point de départ de la recherche en poésie que nous avons entreprise cet été est un événement qui peut paraître anodin : le visionnement d’un film. Mais il s’agissait d’un film particulier, La Nuit de la poésie, témoin du rassemblement prodigieux des poètes du Québec, la nuit du 27 mars 1970. » (Le cercle littéraire la Sagouine [Adrice Richard, Pierre Roy, Gérard Leblanc], « Une expérience d’animation poétique », Revue de l’Université de Moncton, 5e année, no 1, janvier 1972, p. 3.) Ils ajoutent que, pour recueillir des poèmes, deux étudiants, Ronald Léger et Jean Babineau, ont parcouru la province en faisant du camping.
[7] Pierre-André Arcand (Département d’études françaises), « Du côté de la vie littéraire », Revue de l’Université de Moncton, vol. 6, no 2, mai 1973, p. 39-42 et « L’Acadie : ce qu’en disent les poètes », Ibid., p. 43-71.
[8] « […] un des défis qui se posent à la Revue concerne son identité comme revue savante humaniste et multidisciplinaire. S’il s’agit pour les uns d’un créneau avantageux, force est d’admettre que notre complémentarité face aux périodiques disciplinaires reste contestée par d’autres. Dans la mesure aussi où nous desservons l’ensemble de la communauté universitaire, le caractère « humaniste » des thèmes admissibles peut paraître contraignant. Une réflexion est donc nécessaire. Elle s’amorce justement à l’intérieur du Comité de rédaction. » (Serge Jolicœur, « Éditorial », Revue de l’Université de Moncton, vol. 35 n° 1, 2004, p. 2.
Fiche préparée par Johanne Melançon, associée de recherche, Labo CLFC